Paris

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Epiphone Viola



Guitare basse de type « violon », un type popularisé par Paul McCartney qui jouait sur le modèle de chez Höfner (qui historiquement serait la copie de l'Epiphone et de la Gibson, et non l'inverse).

Achetée en magasin en mars 2012.

Fabriquée en Corée (mais certains exemplaires sont chinois paraît-il). Le corps en érable laminé, est creux, ce qui lui confère une légèreté qui nuit à son équilibre, mais on s’y fait. Le manche, 2 pièces (on voit la jonction manche/tête), collé à la caisse, est aussi en érable, et la touche en palissandre. Pas de critique à faire au niveau des frètes. Le sillet n’en est pas vraiment un ; il fait plus office de guide puisque le manche est doté d’une frette zéro.

Sur la table, on trouve 2 micros humbucker disposant chacun d’un volume. Pas de sélecteur de micro. Une seule tonalité commune aux deux micros (master tone). Les 3 potards sont fixés sur une plaque rectangulaire vissée sur la table, seul accès possible à l’électronique. Pas de pickguard non plus, mais son utilité est à mon avis relative sur ce type de guitare. Le chevalet flottant fait un peu cheap à première vue (mais mon luthier m'a affirmé qu’à l’usage, il tenait la route et n’était pas nécessaire de le changer). Le cordier en trapèze manque un peu de simplicité. Les mécaniques sont à bain d'huile. J'ai changé les boutons d'origine de type LP pour des SG plus ergonomiques (et qui lui vont bien).

A part un très léger défaut de verni à la jonction manche/caisse (rattrapé par mon luthier pour une somme dérisoire), aucun problème de finition. On est au même niveau que les modèles chinois de chez Höfner que j’ai pu voir et essayer en magasin, et vendus 2 fois plus chers (l'Höfner Ignition est vendue au même prix, mais je ne l'ai jamais vue ailleurs que sur le web). L'Epiphone se paie même le luxe de présenter moins de défauts de finition que la Höfner Club Basse que j'ai essayée (cf le post à son sujet).

La caisse étant creuse, dévisser la plaque de support des potentiomètres et la plaque de la prise jack (qui a par ailleurs une fâcheuse tendance à se dévisser) laisse entrevoir une qualité de l'assemblage très correcte qui devrait lui assurer une bonne longévité. L'éclisse est d'une épaisseur d'environ 2 cm (à vu de nez), certainement afin de garantir une bonne rigidité à la jonction du manche (ce qui explique aussi que le jack soit vissé sur une plaque métal, et non directement dans l'éclisse). Le dos et la table sont collés sur l'éclisse sans contre-éclisse, ce qui n'est pas surprenant, vue son épaisseur (le modèle de référence, la 500/1 de chez Höfner, n'en possède pas non plus). Le dos laisse voir sa couleur naturelle, mais je trouve surprenant qu'il soit verni. Aucune étiquette n'est apposée dans la caisse, comme c'est l'usage.

Le manche tombe bien dans la main, et comme c’est une shortscale, un guitariste n’est pas trop perdu. La guitare m’a été vendue avec un manche très plat. Les cordes frisaient, surtout celle de mi. Le réglage du manche s’est conjugué avec un changement des cordes d’origine pour des La Bella en 50/100. Les mécaniques tiennent bien l'accord, même si j'ai eu au début quelques problèmes qui m'ont fait envisager de les changer. La solution consiste à tirer sur chacune des cordes perpendiculairement à la guitare en les tenant au milieu, puis accorder, et renouveler l'opération 5 à 6 fois. Depuis, les problèmes de tenue d'accord se sont nettement améliorés. Le chevalet ne bouge pas (s'assurer qu'il est bien ajusté à la table) et permet un réglage juste des harmoniques puisqu'il est flottant. Reste que le modèle en ébène de chez Hofner, vendu une trentaine d'euros, me tente bien. Enfin resserrer durablement la prise jack n'est possible qu'en dévissant au préalable la plaque support, en prenant soin de ne pas arracher les soudures.

Pour le son, il faut donc jouer sur les 2 volumes pour le mélange des 2 micros, et la tonalité. Ça sonne un peu Beetles (forcément) mais pas que. Caisse creuse oblige, le son est typé, ce qui ne veut pas dire dévolue au seul répertoire de McCartney. On entend clairement la résonance de la caisse, mais ça ne plaira pas à tout le monde. Dommage que la guitare ne soit pas dotée d'un sélecteur de micro ; on passe son temps à tourner les potards de volume. Je me demande si je ne vais pas en faire poser un.

En général on joue cette guitare au médiator. Mais à l'usage, on la joue aussi aux doigts, en posant le pouce sur le bord de l'un ou l'autre micro.



La lutherie est saine, mais comme souvent livrée/vendue non réglée : Manche trop plat, action trop haute, bruits parasites du chevalet, justesse des harmoniques à revoir. J'ai donc repris à zéro les réglages en procédant de la manière suivante :
- Remise à plat du manche
- Réglage de la hauteur du chevalet et de sa position sur la table pour des harmoniques justes, en ne frettant qu'à partir de la 12ème, jusqu'à supprimer toute frise (toujours en frettant qu'à partir de la 12ème)
- Réglage de la courbure du manche jusqu'à supprimer toute frise sur la totalité du manche.

Pour supprimer les bruits parasites du chevalet, j'ai avancés les pontets (cf photo ci-dessous) en positionnant les pontets des cordes de mi et ré en deuxième ligne, et ceux des cordes de la et sol en 1ère ligne (par rapport au manche).

Le résultat  : Une action plus basse, des harmoniques réglées pile poil et plus de bruits parasites.
J'ai mis des boutons de type Duesenberg plutôt sympa.



Enfin la guitare jouée debout est déséquilibrée, en raison du corps creux. Elle plonge du côté du manche, et bascule aussi vers l'avant. Et c'est fatiguant de devoir constamment compenser ces déséquilibres. J'ai donc installé un deuxième strap lock sur l'éclisse pour faire passer la sangle sur la table, selon une astuce vue sur Youtube.

Le strap lock d'origine est classiquement positionné sur le cordier.



Pour moins de 3 euros, un strap lock de chez Gotoh vissé dans l'éclisse permet de faire passer la sangle sur la table. Cela rééquilibre l'ensemble de manière très satisfaisante ; position que l'on adoptera pour les longues sessions...

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